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CONTES ARABES.

« Mon fils, reprit la nourrice, une femme infidelle ne mérite pas que vous vous affligiez à ce point. Vous devez punir sans doute ; mais il seroit inutile, peut-être dangereux de vous trop hâter. La précipitation engendre bien souvent le repentir. Les coupables sont entre vos mains : ils ne peuvent vous échapper. Donnez-vous le loisir d’examiner attentivement cette affaire, et de connoître à fond la vérité. »

« Est-il besoin d’examen dans cette circonstance, répondit le prince : l’amour de Schah-khatoun pour ce jeune homme n’est-il pas constant, et n’est-ce pas elle-même qui l’a fait venir ici ? »

« Cela est vrai, répliqua la nourrice ; mais vous ne pouvez savoir encore qu’une partie de la vérité. Je connois un moyen assuré de pénétrer dans le cœur de Schah-khatoun, et de tirer d’elle l’aveu de toute cette intrigue : consentez seulement à employer ce moyen. »

» J’y consens de grand cœur, ré-