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CONTES ARABES.

manière éclatante, de sa perfidie et du traître qui le déshonoroit, et la quitta brusquement, en lui témoignant le plus profond mépris. »

» Schah-khatoun étoit d’autant plus affligée de la colère du roi, qu’elle croyoit ne pouvoir se justifier. Elle n’avoit jamais osé le désabuser sur la mort du jeune Malik-schah ; et ce qu’elle auroit pu lui dire en ce moment, n’auroit passé dans son esprit que pour une imposture. Dans cette extrémité, elle eut recours à Dieu, et lui adressa cette prière : « Ô toi que l’apparence ne peut tromper ; toi qui connois le secret des cœurs, c’est de toi que j’attends quelque secours, c’est en toi que je mets toute ma confiance ! »

» Plusieurs jours se passèrent sans que le roi s’arrêtât à aucun parti. Il étoit triste et rêveur, et ne pouvoit prendre aucune nourriture. Le supplice de l’esclave et du jeune homme ne lui paroissoit pas satisfaire entièrement sa vengeance : la reine étoit encore plus coupable à ses yeux ;