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CONTES ARABES.

» Schah-khatoun voyoit souvent son fils, mais sans oser lai parler, et ne pouvoit trouver assez d’occasions de le voir. Elle observoit tous ses pas, et se tenoit souvent pour cela aux fenêtres de son palais.

» Elle vivoit depuis quelque temps dans cette pénible contrainte, lorsqu’un jour qu’elle l’attendoit pour le voir passer devant la porte de son appartement, ne pouvant résister aux mouvemens de la nature, et à la tendresse maternelle, elle se jeta à son cou, le baisa et le pressa contre son sein.

» Un des officiers de la chambre du roi, qui sortoit en ce moment, fut témoin de l’action de la reine, et en fut on ne peut plus étonné. Il rentra chez le roi en tremblant, et témoignant sa surprise par son air et ses gestes. « Qu’y a-t-il, lui dit le roi, et que viens-tu m’annoncer ? » « Prince, répondit l’officier, que puis-je vous annoncer de plus grave et de plus étonnant que ce que je viens de voir de mes propres yeux ? Ce jeune homme