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CONTES ARABES.

tance, il remonta à cheval pour continuer sa route.

» Au sortir du village, il aperçut un âne attaché à un licol que tenoit un enfant couché par terre et endormi profondément. Il le regarda en passant, sans autre sentiment que celui d’une piété naturelle, et dit en lui-même :

« Si celui que je cherche étoit réduit à la condition de ce malheureux qui dort sur le bord du chemin, comment pourrois-je le trouver ? L’âge, les fatigues, la misère, ont sans doute changé tellement ses traits, que je ne pourrois le reconnoître quand il seroit devant moi. Hélas, je me suis abusé jusqu’ici ! Toute ma peine, toutes mes démarches seront à jamais inutiles. »

» Occupé de ces réflexions, l’esclave s’abandonnoit au désespoir, et se frappoit le visage. « Peut-être, dit-il ensuite, ce malheureux n’est pas, comme on le croiroit d’abord, l’enfant d’un paysan. Il faut que je sache à qui il appartient. » En disant