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CONTES ARABES.

s’enfermer dans un château éloigné, où il se fortifia.

» Le deuil et la désolation se répandirent bientôt dans le palais. La nourrice, en s’éveillant, veut allaiter le jeune prince, et voit son berceau rempli de sang. Tremblante et éperdue, elle court à l’appartement du père, et le trouve étendu sans vie. Ses cris réveillèrent la reine, qui, se précipitant sur son époux et sur son fils, les embrasse tour-à-tour, et veut les rappeler à la vie ; mais son époux a rendu les derniers soupirs ; son fils respire encore. Elle le prend dans ses bras, le réchauffe dans son sein, et fait venir les plus habiles chirurgiens. Ils examinent la blessure, assurent qu’elle n’est pas mortelle, et appliquent dessus les remèdes convenables. L’enfant ouvre bientôt les yeux, demande le sein de sa nourrice, et paroît hors de danger.

» Le roi Soleïman-schah, qui étoit venu mêler ses larmes à celles de la jeune reine, fut étonné de ne pas voir son fils aîné partager la douleur