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LES MILLE ET UNE NUITS,

jeune homme, debout devant lui, attendoit tranquillement ce qu’il alloit prononcer. Le roi après avoir réfléchi long-temps, fit signe qu’on le reconduisît en prison.

Le lendemain, ou le dixième jour depuis la détention du jeune ministre, étoit un jour de fête dans tout le royaume. Dans cette fête, appelée Mihrgian[1], les grands et le peuple se présentoient successivement devant le roi, lui offroient leurs hommages, et faisoient des vœux pour la durée de son règne. Ils se retiroient ensuite pour se livrer à la joie et aux plaisirs auxquels le jour étoit consacré.


Les visirs jugèrent la circonstance favorable, et résolurent d’en profiter. Ils allèrent trouver les grands du royaume et les principaux d’entre le peuple, et les engagèrent à demander au roi la mort du jeune ministre.

  1. On peut voir la description de cette fête des anciens Persans dans les notes de Golius sur Alfergan, pag. 25.