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CONTES ARABES.

» Lorsque le jeune prince fut en état de répondre aux questions qu’on pouvoit lui faire, le chasseur lui demanda quels étoient ses parens, et par quelle aventure il s’étoit trouvé dans le souterrain ? Mais il ne put lui dire autre chose, sinon qu’il n’étoit jamais sorti de ce lieu ; que sa nourrice lui donnoit tout ce dont il avoit besoin ; que tous les mois quelqu’un venoit à l’ouverture du souterrain ; qu’on le faisoit monter dans une corbeille, et qu’il embrassoit l’inconnu qui le serroit dans ses bras, le caressoit, et le faisoit ensuite redescendre.

» Le chasseur, sans s’embarrasser davantage de connoître la condition de cet enfant, continua d’en prendre soin ; et l’inclination qu’il s’étoit d’abord sentie pour lui augmentant de plus en plus, il s’appliqua à lui donner une éducation telle qu’il auroit pu la donner à son propre fils. Il le fit instruire dans toutes sortes de sciences ; lui apprit à monter à cheval, et à manier les armes. L’en-