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CONTES ARABES.

et faire justice de ses ennemis. »

» Ilanschah manda aussitôt les trois visirs, leur reprocha leur scélératesse, et leur fit couper la tête en sa présence. Il se rendit ensuite chez son épouse, lui avoua qu’il avoit été d’abord trompé, et lui raconta la manière dont il avoit reconnu son innocence et celle d’Aboutemam. La reine fit alors éclater le chagrin que lui avoit causé la fin malheureuse du premier visir. Les deux époux pleurèrent ensemble la mort de celui qui étoit cause de leur union. Ils donnèrent ordre qu’on retirât son corps du puits dans lequel il avoit été jeté, célébrèrent publiquement ses funérailles, et lui firent bâtir, au milieu du palais, un tombeau sur lequel ils alloient souvent répandre des larmes.


» C’est ainsi, ô Roi, continua le jeune homme, qu’Aboutemam fut victime de l’envie, et que ses ennemis portèrent ensuite la peine de leur crime. J’espère que Dieu me fera pareillement triompher des en-