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CONTES ARABES.

de son ressentiment. La lettre étoit conçue dans des termes si tendres et si pressans, que le jeune prince, se confiant dans la bonté de son père et cédant à l’amour qu’il avoit lui-même pour lui, partit aussitôt. Son espérance ne fut pas trompée : son père le reçut avec les plus grands transports de joie, et lui rendit toute son affection.

» Le prince d’Oman étoit depuis quelques années réconcilié avec son père, lorsque le roi Beherkerd, ayant envie de se promener sur mer, et de prendre le divertissement de la pêche, monta sur un vaisseau, accompagné des principaux seigneurs de sa cour. Dès que le vaisseau fut un peu éloigné de terre, il s’éleva tout-à-coup une horrible tempête qui l’entraîna en pleine mer et brisa ses mâts. Devenu le jouet des vents et des flots, il fut bientôt mis en pièces et submergé.

» Le roi Beherkerd échappa heureusement au naufrage, se saisit d’une planche, et fut jeté, vers la fin