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CONTES ARABES.

voit jusqu’aux cieux les exploits de Khadidan, et la bravoure qu’il avoit montrée, en s’exposant au danger comme un simple soldat. « Sire, lui disoit-il, avec autant de valeur et d’habileté, et secondé par de telles troupes, vous êtes sûr de triompher de tous vos ennemis. » « Comment, lii répondit Khadidan, tu te vantes d’être instruit et expérimenté, et tu crois que la victoire dépend du nombre ou de la valeur des hommes ? » « Oui, Sire, répondit le roi détrôné, telle fut toujours mon opinion. »

« Tu te trompes grossièrement, reprit avec vivacité Khadidan. Malheur, et trois fois malheur à quiconque met sa confiance en tout autre qu’en Dieu ! L’armée la plus nombreuse et la plus formidable en apparence, n’est qu’un pompeux appareil, un attirail imposant que dissipe le souffle de celui qui peut seul donner la victoire. Comme toi, j’ai cru quelque temps que le succès dépendoit des hommes : mais l’expé-