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LES MILLE ET UNE NUITS,

cet événement à Bakhtzeman, lui témoignoit quelqu’inquiétude sur les suites qu’il pouvoit avoir. « Faites avancer toutes mes troupes de ce côté-là, lui dit le roi avec confiance ; levez-en, s’il le faut, de nouvelles ; mettez de nombreuses garnisons dans les places fortes ; encouragez mes soldats par des largesses ; tâchez de corrompre ceux de l’ennemi. J’ai des trésors considérables, vous pouvez prendre tout l’argent dont vous aurez besoin pour la défense de l’empire. »

« Sire, répliqua le visir, je n’ai négligé aucun des moyens que la prudence humaine peut suggérer ; mais ces moyens ne réussissent pas toujours. Dieu est le maitre des événemens, et peut seul donner la victoire : il faut que votre Majesté ait recours à lui, et implore son assistance. »

» Bakhtzeman ne fit aucune attention à ces sages remontrances. L’ennemi triompha de tous les obstacles qu’on lui avoit opposés, et Bakhtzeman fut obligé de prendre la fuite. Il