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CONTES ARABES.

que ces retards ne leur devinssent funestes. Le lendemain, trois d’entr’eux se présentèrent ensemble devant le roi, se prosternèrent à ses pieds, et lui dirent, par l’organe de l’un d’eux : « Sire, l’intérêt de l’état, et notre attachement pour votre personne, nous obligent à vous conseiller de ne pas épargner plus long-temps ce jeune esclave. À quoi bon, en effet, le laisser vivre plus long-temps ? On s’étonne que son audace ne soit pas encore punie ; et chaque jour il se répand de nouveaux bruits injurieux à l’honneur de votre Majesté. »

Azadbakht reconnoissant que ses trois visirs avoient raison, envoya chercher le jeune intendant, et lui dit : « J’ai beau différer de prononcer ton arrêt, tout le monde demande ta mort, et personne ne se présente pour prendre ta défense. »

« Sire, reprit sans s’effrayer le jeune homme, ce n’est pas des hommes que j’attends du secours, mais de Dieu. Si Dieu est pour moi, je n’ai rien à redouter. Tous