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CONTES ARABES.

périr Aroua ! Sans doute elle est bien coupable à vos yeux ; mais ne peut-elle pas être victime de la calomnie ? Au lieu de verser son sang, faite-la plutôt transporter dans un désert. Si elle est coupable, elle y périra ; mais si elle est innocente, Dieu lui conservera la vie. »

» Le roi approuva le raisonnement du chef des eunuques, appela un esclave, et lui ordonna de faire monter aussitôt Aroua sur un chameau, et de la conduire au milieu d’un désert, L’ordre fut exécuté, et Aroua laissée seule sans eau et sans provisions, au milieu d’une immense solitude.

» L’infortunée princesse se voyant dans cette affreuse position, ne songea qu’à se préparer à la mort. Elle monta sur une petite colline, dressa un autel, en plaçant quelques pierres l’une sur l’autre, et se mit à prier et à implorer la miséricorde de Dieu. Elle vit bientôt s’avancer vers elle un homme qui lui étoit inconnu.

» C’étoit un des esclaves du roi Chosroès, chargé du soin de garder