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CONTES ARABES.

toujours. Au reste, la passion qu’elle m’inspire est telle, que si vous ne consentez à me la donner, j’emploierai pour l’obtenir la force et la violence. »

» Zourghan fit part à sa fille des sentimens et des menaces du roi. « Mon père, dit alors Aroua, le roi veut déjà me faire sentir son pouvoir et sa tyrannie. Que seroit-ce lorsque je serois devenue son épouse ? Dites-lui que je suis liée par un vœu religieux, et que je ne puis absolument me marier. »

» Dadbin, en apprenant cette dernière résolution, fit éclater sa colère, et menaça son visir de lui faire trancher la tête, s’il ne lui donnoit sa fille.

» Zourghan effrayé retourne promptement chez lui, et fait quelques instances auprès de sa fille ; mais voyant qu’il ne peut vaincre sa répugnance, il cède à la tendresse paternelle, et se détermine à fuir avec elle. Ils montent à cheval ; et, suivis de quelques esclaves, ils prennent ensemble le chemin du désert.