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CONTES ARABES.

lui que vous avez trouvé au milieu de votre appartement, couché sur votre lit royal, à un vil esclave qui a voulu attenter à l’honneur de la reine ? Comment pouvez-vous différer de punir un tel crime, et laisser vivre un instant le coupable ? Hâtez-vous de laver cet affront dans son sang. Ce conseil, Sire, m’est dicté par l’amour de mon devoir, et par mon attachement pour vous. Il s’agit de maintenir le respect qui vous est dû, et d’assurer la tranquillité de l’état. Prolonger plus long-temps l’existence d’un tel criminel, c’est porter atteinte à l’un et à l’autre. »

Azadbakht sentit alors se réveiller en lui le ressentiment de l’affront qu’il croyoit avoir reçu, et se reprocha de n’être pas encore vengé. Il ordonna qu’on préparât tout pour le supplice, et qu’on amenât le jeune homme. « Malheureux, lui dit-il en le voyant, j’ai trop long-temps différé ta punition. Ce retard compromet ma tranquillité et celle de l’état. Tu vas subir le châtiment que tu as mérité par ton crime. »