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LES MILLE ET UNE NUITS,

homme de toute la Perse ; mais il y a dans le Turquestan[1] une princesse qui passe pour la plus belle du monde. »

» Ce peu de mots piqua vivement la curiosité de Behezad. Il se tourna du côté du marchand qui parloit ainsi, et lui demanda quelle étoit la princesse dont il venoit de faire l’éloge ? « Prince, répondit le marchand, c’est la fille du roi du Turquestan. Tous ceux qui ont été dans ce pays ont entendu vanter comme moi sa beauté, et l’on dit que les qualités de son esprit ne le cèdent pas aux charmes de sa personne. »

» Ces paroles firent une telle impression sur le cœur du prince Behezad, qu’il conçut aussitôt une violente passion pour la princesse. Sa santé s’altéra, son visage devint pâle, et il tomba dans une mélancolie que rien ne pouvoit dissiper. Le roi son père s’aperçut de ce changement, et lui en demanda la cause. Le prince

  1. Pays d’Asie, dans la grande Tartarie.