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CONTES ARABES.

roi mourut, et le jeune homme lui succéda. Sa puissance s’affermit bientôt par sa bonne conduite : il se fit aimer de ses sujets, et respecter de ses voisins.

» Le marchand et son épouse après avoir long-temps parcouru les mers sans pouvoir apprendre aucune nouvelle de leurs enfans, perdirent tout espoir de les retrouver. Ils crurent qu’ils avoient été engloutis par les flots, et fixèrent leur séjour dans une isle.

» Un jour que le marchand se promenoit sur la place publique, il vit un jeune esclave que le crieur alloit mettre en vente. Il s’informa de son âge, et lorsqu’il l’eut appris, il dit en lui-même : « Mes fils auroient précisément le même âge ; j’ai envie d’acheter ce jeune esclave pour me consoler un peu de leur perte. » Il l’acheta en effet, le mena chez lui, et le présenta à sa femme. Celle-ci fit un cri en le voyant, et dit : « C’est un de mes enfans ! » Le marchand et sa femme transportés de joie d’avoir