Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/305

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
255
CONTES ARABES.

nocence du marchand, et protesta lui avoir donné les perles qu’on l’avoit accusé d’avoir volées. Le roi fit mettre en liberté le marchand, et le pria de raconter son histoire. Il fut si touché de ses malheurs, qu’il lui donna un logement près de son palais, et lui assigna une pension.

» Le marchand, bénissant la bonté du roi, crut, pour cette fois, qu’il avoit recouvré le bonheur, et qu’il alloit passer tranquillement le reste de ses jours sous la protection de ce prince.

» Il y avoit dans la maison qu’habitoit le marchand une fenêtre bouchée depuis long-temps, mais d’une manière peu solide. Curieux de voir sur quel endroit donnoit cette fenêtre, il ôta quelques pierres qui n’étoient posées qu’avec du mortier de terre. Il s’aperçut alors que cette fenêtre donnoit dans l’appartement des femmes du roi. Il fut saisi de crainte, et remit aussitôt les pierres à leur place.

» Malgré la promptitude avec laquelle le marchand avoit rebouché la