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CONTES ARABES.

» Le marchand, sans hésiter, s’embarque de nouveau pour le pays qu’on lui avoit indiqué. Au bout de quelques jours d’une heureuse navigation, il s’élève une tempête horrible, les voiles sont déchirées, les mâts brisés ; le vaisseau, après avoir été quelque temps le jouet des flots, s’entrouvre et est submergé. Le marchand saisit une planche, et est heureusement porté par le vent sur un rivage d’où l’on découvroit plusieurs habitations.

» Le marchand accablé de fatigue, rendit grâce à Dieu de lui avoir conservé la vie, et s’avança tout nu vers le plus prochain village. Il y rencontra un vieillard qui lui donna d’abord un vêtement, et lui demanda qui il étoit ? Le marchand raconta son histoire.

» Le vieillard, vivement touché des malheurs du marchand, lui fit apporter à manger. Il lui proposa ensuite de le prendre à son service en qualité d’homme d’affaire, pour veiller aux divers travaux de l’agriculture, et lui promit cinq drachmes par jour.