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CONTES ARABES.

de la mule, fit conduire dans son palais la belle Behergiour[1] (c’étoit le nom de la fille d’Isfehend), et l’épousa le jour même.

L’esclave noir et les cavaliers étant retournés près du visir leur maître, l’esclave se jeta à ses pieds, et lui dit en pleurant : « Monseigneur, depuis bien des années vous servez le roi Azadbakht avec tout le zèle dont vous êtes capable, et jamais vous n’avez rien fait de contraire à ses intérêts et à ceux de l’état ; mais vous avez travaillé inutilement : le roi n’a pour vous aucune estime, ni aucun égard pour vos longs et fidèles services. » « Que signifie ce discours, dit Isfehend, et quelle preuve as-tu que le roi ne fasse aucun cas de ma personne et de mes services ? » L’esclave fit alors à son maître le récit de ce qui venoit d’arriver.

Le visir en apprenant cette nouvelle, se sentit enflammer de colère,

  1. Ou Behergiauher, qui a l’éclat du diamant.