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CONTES ARABES.

mon coq. » « Cela est impossible, dit Pharaon, et si l’on ne connoissoit la sagesse d’Hicar, on croiroit que l’âge lui fait perdre la raison. Entre Mesr et Ninive il y a trois cent soixante-huit parasanges[1], comment ce chat peut-il avoir fait deux fois ce chemin dans une nuit ? » « Prince, répondit Hicar, s’il y a tant de distance entre Mesr et Ninive, comment pouvez-vous entendre le hennissement du cheval du roi mon maitre ? »

Pharaon sourit de la réponse d’Hicar, et lui dit : « Il y a ici une meule à moudre du blé qui vient de se casser, je voudrois que tu pusses la recoudre. » Hicar voyant près de lui une pierre d’une espèce plus dure, la montra au roi, et lui dit : « Prince, je suis ici étranger, je n’ai pas avec

  1. Le texte porte soixante-huit parasanges ; mais il y a apparence que le copiste du manuscrit que j’ai sous les yeux, a passé les centaines. La parasange ancienne étoit à peu près égale à la lieue française de 25 au degré. D’Anvielle, Traité des mesures itinéraires, pag. 95.