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LES MILLE ET UNE NUITS,

volontés. » « Je te crois maintenant, reprit Pharaon, et je reconnois en toi Hicar, si célèbre par sa sagesse ; mais on m’avoit annoncé sa mort. » « Il est vrai, dit Hicar, que le roi Sencharib trompé par les artifices des méchans, avoit prononcé mon arrêt ; mais Dieu a conservé mes jours. » Pharaon congédia Hicar, et le prévint qu’il desiroit entendre le lendemain quelque chose qu’il n’eût jamais entendu, non plus que les grands de son royaume, ni aucun de ses sujets.

Hicar retiré dans le palais qu’il habitoit, écrivit la lettre suivante :

« Sencharib, roi d’Assyrie, à Pharaon roi d’Égypte ; salut.

» Vous savez, mon frère, que le frère a besoin de son frère ; les rois ont aussi quelquefois besoin les uns des autres. J’espère que vous voudrez bien me prêter neuf cents talens d’or dont j’ai besoin pour la solde d’une de mes armées. »

Hicar présenta le lendemain cette lettre au roi d’Égypte. « Il est vrai,