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CONTES ARABES.

ne seront pas moins frivoles. De pareilles absurdités ne méritent pas de réponse : il faut se contenter de les mépriser. »

Sencharib fut pénétré de douleur en voyant l’embarras et l’incapacité de tous ceux qui l’entouroient. Il déchira ses habits, descendit de son trône, s’assit sur la cendre, et se mit à pleurer sur la mort de son ancien visir. « Où es-tu, s’écria-t-il, sage Hicar ? Où es-tu, ô le plus sage et le plus savant des hommes ; toi qui possédois tous les secrets de la nature et pouvois résoudre les questions les plus difficiles ? Malheureux que je suis, je t’ai condamné sur la parole d’un enfant ! Comment n’ai-je pas examiné plus attentivement cette affaire ? Comment n’ai-je pas différé de prononcer ton arrêt ? Je te regretterai maintenant tous les jours de ma vie, et je ne pourrai être heureux un instant. Si je pouvois te rappeler à la vie, si quelqu’un pouvoit te montrer à mes yeux, la moitié de mes richesses et de mon royaume me pa-