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CONTES ARABES.

roi, que t’ai-je donc fait ? Pourquoi me trahir ainsi ? N’ai-je pas assez récompensé tes services, et que peux-tu espérer des rois de Perse et d’Égypte ? Si j’ai cessé de me diriger par tes conseils, n’est-ce pas pour te laisser jouir du repos, et n’as-tu pas toi-même choisi ton successeur ?

Nadan voyant l’impression que ces lettres avoient faite sur l’esprit du roi, lui conseilla de ne pas s’affliger, mais de se rendre incessamment dans la plaine de Nesrin, pour voir, par ses yeux, ce qui se passoit. Le roi ayant approuvé ce conseil, Nadan vint au palais au jour indiqué dans la lettre qu’il avoit écrite à Hicar au nom du roi Sencharib.

Le roi partit à la tête d’une armée nombreuse, accompagné des visirs et des autres grands de l’empire, et se rendit dans la plaine de Nesrin. Il y trouva l’armée d’Hicar rangée en bataille. Dès que celui-ci aperçut l’armée du roi, il fit avancer la sienne, et disposa tout pour l’attaque, selon l’ordre contenu dans la