Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/210

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
160
LES MILLE ET UNE NUITS,

qu’il étoit étranger, qu’il venoit de faire naufrage, et lui demanda dans quel pays il se trouvoit ? Elle lui dit qu’il étoit près de la ville d’Oman[1] ; qu’il n’avoit qu’à monter la montagne qui étoit devant lui, et qu’il verroit la ville, qui étoit située au bas de la montagne.

Le calife s’achemina de ce côté, et entra dans la ville. Les habitans le prirent pour un marchand qui venoit de faire naufrage, et quelqu’un lui donna par charité un habit. Lorsqu’il en fut revêtu, il se promena dans la ville. En passant dans le marché, la faim qui le pressoit fit qu’il s’arrêta devant la boutique d’un traiteur. Celui-ci le prit aussitôt pour un étranger qui venoit de faire naufrage, et lui proposa d’entrer à son service, en lui promettant deux drachmes par jour et la nourriture. Le calife, ne pouvant mieux faire, accepta la proposition. Dès qu’il eut mangé et qu’il

  1. Ville d’Arabie sur la mer des Indes, près du golfe Persique.