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CONTES ARABES.

sance que le ciel m’a accordée ; mais je ne veux me servir de ses dons que pour faire le bien. J’ai recours maintenant à vos bontés, et vous supplie d’accorder votre fille à ce jeune homme : elle est née pour lui, et il est digne de la posséder. » « Cela me paroît juste, dit le calife, et nous devons d’ailleurs vous obéir. » Aussitôt il fit revêtir le jeune homme d’une robe d’un prix inestimable, le fit asseoir à côté de lui, et fit apporter pour le médecin un trône de bois d’ébène.

Tandis qu’ils s’entretenoient ensemble, le médecin, en se retournant, vit un rideau de soie sur lequel étoient représentés deux grands lions. Il leur fit un signe de la main, et aussitôt ces deux lions se jetèrent l’un sur l’autre, en poussant des rugissemens semblables au bruit du tonnerre. Un moment après, il fit un nouveau signe, et l’on ne vit plus que deux chats qui jouoient ensemble.

« Que penses-tu de cela, dit le calife à son visir ? » « Prince, répondit-il, je crois que Dieu vous a envoyé