Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/196

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
146
LES MILLE ET UNE NUITS,

duit de votre palais à la maison que vous cherchez. »

Le calife loua beaucoup la sagacité du visir, trouva l’expédient excellent, et ne douta pas du succès. Il en confia l’exécution à une personne intelligente, qui eut soin que la jeune princesse ne fût instruite de rien.

La nuit étant arrivée, le lit fut transporté comme à l’ordinaire. Le lendemain au lever de l’aurore, le médecin conduisit le jeune homme au bain, suivant leur usage, et lui dit qu’on avoit reconnu que la princesse étoit enceinte, qu’on avoit fait usage d’une ruse pour découvrir sa maison, et qu’on se préparoit à lui faire un mauvais parti.

Le jeune homme, sans s’effrayer, témoigna au médecin qu’il étoit satisfait d’avoir obtenu le bonheur auquel il aspiroit, et qu’il étoit résigné à la mort. Il le remercia de nouveau de ses bienfaits, lui souhaita toutes sortes de prospérités, et lui conseilla de s’éloigner, et de ne pas s’exposer lui-même au danger. « Lais-