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LES MILLE ET UNE NUITS,

pondit-il, le plus heureux des mortels, et je ne changerois pas ma condition pour celle des génies dont la puissance vous a transportée ici à ma prière. » « Eh bien, reprit-elle, jurez-moi, mon ami, que vous leur ordonnerez de me transporter ici toutes les nuits ! » « Madame, répondit-il, c’est mettre le comble à mes vœux que d’assurer la durée de mon bonheur. » Les deux amans également épris l’un de l’autre, s’entretinrent long-temps de leur aventure, et passèrent ensemble les momens les plus délicieux.

Comme l’aurore étoit prête à paroître, le médecin entra dans la chambre, appela doucement le jeune homme, et lui demanda en riant comment il avoit passé la nuit ? « Dans un paradis de délices, répondit-il, et au milieu des houris. » Le médecin lui ayant ensuite proposé de le mener au bain, il lui demanda ce qu’alloit devenir la princesse, et comment elle s’en retourneroit à son palais ? « Ne vous inquiétez de rien, répondit le