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CONTES ARABES.

vérité, reprit le jeune homme, vous êtes un mortel extraordinaire, et jamais le ciel n’a donné à personne le pouvoir d’opérer de tels prodiges. » Il baisa ensuite les mains du médecin, et lui témoigna la plus vive reconnoissance de ce qu’il venoit de faire pour lui. « Je me retire, lui dit le médecin en l’interrompant : celle que vous aimez est entre vos mains, c’est à vous seul qu’il appartient de lui faire agréer votre amour. »

Lorsque le médecin fut sorti, le jeune amant s’approcha de la princesse. Elle ouvrit les yeux, et voyant un jeune homme à côté d’elle, lui demanda qui il étoit ? « L’esclave de vos beaux yeux, répondit-il, le malheureux qui meurt pour vous, et qui jamais n’aimera d’autre personne que vous. » Flattée de ce langage, elle regarda le jeune homme, fut frappée de la beauté de ses traits, et sentit son cœur s’enflammer pour lui.

« Êtes-vous, lui dit-elle en soupirant, un mortel, ou un génie ? Qui m’a transportée ici ? » « Je suis, ré-