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LES MILLE ET UNE NUITS,

qu’il nous a déjà racontée, et si l’histoire est la même, ce sera une preuve qu’il n’a rien dit que de vrai ; si, au contraire, les deux histoires se contredisent, ce sera une preuve qu’il est véritablement fou, et alors vous le ferez reconduire à l’hôpital. »

Le calife goûta ce conseil, envoya aussitôt chercher le jeune homme à l’hôpital, le reçut avec bonté, et lui fit raconter son histoire, C’étoit absolument la même que celle qu’il avoit déjà entendue. « Je l’avois bien pensé, dit le calife à Giafar, que cette histoire n’étoit pas celle d’un fou. » Giafar, forcé de convenir que ce récit portoit tous les caractères de la vérité, dit au calife : « Il faut actuellement envoyer chercher le père du jeune homme, lui commander de retirer son fils de l’hôpital, et de lui laisser reprendre son commerce. Vous choisirez quatre personnes sûres qui se tiendront dans la boutique ; lorsque la vieille viendra, ils la saisiront sur le signe que leur fera le jeune homme, et l’amèneront de-