Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/158

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
108
LES MILLE ET UNE NUITS,

« Au bout de sept jours, je vis arriver la vieille. Je fermai ma boutique, et je la suivis. Elle me banda les yeux comme la première fois, et me prit par la main. Lorsque j’entrai dans la maison, mon épouse se leva, vint au-devant de moi, et me témoigna sa joie de me revoir. Je lui racontai ce qui s’étoit passé chez moi pendant mon absence : elle parut sensible à l’affliction de mes parens, et à la joie qu’ils avoient témoigné de me revoir ; mais elle ne put s’empêcher de rire de mon prétendu enlèvement par les génies.

» Après avoir passé dix jours auprès de mon épouse, je lui demandai de nouveau la permission d’aller voir mes parens. Elle me l’accorda. La vieille me conduisit comme à l’ordinaire, et s’en alla. Ma mère étoit seule à la maison lorsque j’y entrai. Elle sauta à mon cou dès qu’elle m’aperçut, et envoya chercher mon père qui me témoigna une égale tendresse. Nous passâmes toute la journée ensemble.