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CONTES ARABES.

à ma mère : « Où est notre fils ? » « Il n’est pas encore rentré, dit ma mère, et cependant la nuit s’avance. Voulez-vous que je l’envoie chercher par un esclave ? » Elle envoya aussitôt l’esclave, qui trouva le marché fermé. On me fit chercher chez nos parens, chez nos voisins, chez nos connoissances. Toute la nuit se passa dans ces vaines démarches.

» Le lendemain matin on envoya du monde dans les jardins, dans les lieux publics et dans tous les quartiers de la ville : pas un endroit ne fut oublié. Tout cela, comme vous pensez, fut inutile, et l’on ne put découvrir aucunes traces, ni apprendre aucunes nouvelles de ce que j’étois devenu. Au bout de trois jours, ma mère n’ayant plus d’espoir de me retrouver, commença à me pleurer comme mort. Elle assembla ses esclaves, fit venir ses voisins, et tous nos parens qui me pleurèrent avec elle.

» Cependant la vieille chargée de me conduire, ôta le mouchoir de dessus mes yeux et s’en alla. Arrivé