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LES MILLE ET UNE NUITS,

lavoient ; celles-ci me présentoient une robe, des frottoirs ; celles-là m’apportoient à boire. Je me demandois à moi-même, si tout cela n’étoit pas un songe. Je me frottois les yeux, je les ouvrois, et voyois toujours la même chose, ou de nouvelles merveilles. Des esclaves m’apportèrent ensuite des cassolettes remplies de parfums exquis.

« En sortant du bain, je vis vingt esclaves qui portoient des flambeaux odorans, et deux esclaves assises qui tenoient chacune un psaltérion ; l’air étoit parfumé de l’odeur de l’ambre et du bois d’aloès. Toutes les esclaves s’avancèrent vers moi, et me placèrent entre les deux musiciennes qui étoient assises. Je vis alors entrer d’autres esclaves avec divers instrumens de musique. Elles exécutèrent un concert si harmonieux, que la salle elle-même tressailloit d’alégresse. La musique étant finie, la vieille entra en criant : « Bénis soient tous ceux qui viennent dire à l’époux : « Levez-vous ; venez. »