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LES MILLE ET UNE NUITS,

card d’or ? Dites-moi ce que vous desirez ? » « Je ne veux rien autre chose, me répondit-elle, sinon que vous vous portiez bien ; mais écoutez-moi un moment : j’ai deux mots à vous dire. » « Vous pouvez parier librement, lui dis-je. »

« Cette jeune personne, continua la vieille, qui est venue chez vous suivie de plusieurs esclaves, et qui vous a pris beaucoup de marchandises, desireroit vous épouser : voudriez-vous y consentir ? Ce qu’elle vous doit sera sa dot ; vous aurez une femme dont la beauté est égale à celle des Houris. Venez avec moi chez elle, vous la verrez. Si elle vous plaît, vous l’épouserez, sinon on vous comptera votre argent, et vous vous en retournerez comme vous serez venu. »

» À ce discours de la vieille, je ne savois trop que répondre ; je n’osois aller avec elle. « Peut-être, dis-je en moi-même, on veut se moquer de moi ; je n’ai pas envie de m’exposer à pareille aventure. » « Ne crai-