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CONTES ARABES.

vont : une heure après une vieille lui apporte un plat de petits gâteaux de la part de la personne à qui il avoit donné à boire. Il les accepte. Le gardien du quartier vient à passer, et lui demande quelque chose. C’étoit le jour de la fête de l’Arafa. Mon fils lui donne le plat de petits gâteaux. Une heure après une troupe de gens viennent de la part du calife, emmènent mon fils, et pillent notre maison. Le calife veut savoir comment le plat de petits gâteaux est parvenu à mon fils. Il le dit. Le calife lui demande s’il a vu quelqu’un des charmes de la jeune personne. Il vouloit dire que non ; mais il étoit troublé, et répondit sans y penser qu’il avoit vu son visage. Le calife fit venir la jeune personne, et ordonna qu’on leur coupât la tête à tous deux. Mais il n’a pas voulu les faire exécuter un jour de fête : il les a fait conduire en prison. Voilà comment le calife nous a traitées, et sans cette injustice et la perte de mon fils, tu n’aurois jamais épousé ma fille. »