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CONTES ARABES.

déplaisoit pas. Le châtiment fut poussé si loin, que les malheureux laissèrent leurs ongles sur la place[1]. On les traîna ensuite en prison, et Hassan fut revêtu de la charge de lieutenant de police. « Avez-vous jamais vu, dit alors le calife à la vieille, un voleur traiter ainsi un lieutenant de police et ses gens ? » « Non, en vérité, dit la vieille ; et il ne me reste qu’une chose à désirer, c’est que Dieu punisse maintenant le calife pour

  1. Il paroît que cela arrive quelquefois dans ce supplice, comme on le voit par la description qu’en donne Chardin : « La peine corporelle ordinaire est la bastonnade sur la plante des pieds. On jette le patient sur les fesses, et on lui attache les pieds l’un contre l’autre avec une corde qu’on guinde au haut d’un arbre ou à un crochet ; et avec de longs bâtons, deux hommes le frappent sur la plante des pieds à longs intervalles et par mesure, mais fortement. La règle est de ne donner pas moins de trente coups, ni plus de trois cents. Le patient jette les hauts cris ; les pieds lui enflent et noircissent, et quelquefois les ongles en tombent. La guérison dure environ un mois. »