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CONTES ARABES.

encore plus doux, aimant à faire le bien, et qui sembloit placé près du lieutenant de police pour le bonheur de l’humanité, lui dit aussitôt : « Ce conseil est mauvais et dangereux. Personne n’a jamais fait aucune plainte contre ces gens-là. Et nous ne savons si l’homme qu’on a dénoncé comme un voleur, est réellement un voleur. Le jeune marchand, mécontent de n’avoir pas épousé la jeune personne, peut avoir fait une dénonciation fausse pour se venger. Ne vous jetez point dans une affaire qui peut avoir pour vous-même les suites les plus fâcheuses, et tâchons de tirer doucement tout ceci au clair. Au reste, c’est au commandant à décider de ce qu’on doit faire. »

La vieille entendoit tous ces discours à travers la porte, et trembloit de peur. Elle revint auprès de sa fille, et lui apprit que le lieutenant de police frappoit à la porte. « Barricadez-la, lui dit la jeune personne effrayée, peut-être que Dieu nous délivrera de ce danger. » La vieille barricada la