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LES MILLE ET UNE NUITS,

mière fois, il l’embrassa ; et après l’avoir fait asseoir près de lui sur son trône, il commanda qu’on servît le déjeûner. « Sire, lui dit Aladdin, je supplie votre Majesté de me dispenser aujourd’hui de cet honneur : je viens la prier de me faire celui de venir prendre un repas dans le palais de la princesse, avec son grand visir et les seigneurs de sa cour. » Le sultan lui accorda cette grâce avec plaisir. Il se leva à l’heure même ; et comme le chemin n’étoit pas long, il voulut y aller à pied. Ainsi il sortit avec Aladdin à sa droite, le grand visir à sa gauche, et les seigneurs à sa suite, précédé par les chiaoux et par les principaux officiers de sa maison.

Plus le sultan approchoit du palais d’Aladdin, plus il étoit frappé de sa beauté. Ce fut toute autre chose quand il fut entré : ses acclamations ne cessoient pas à chaque pièce qu’il voyoit. Mais quand ils furent arrivés au salon à vingt-quatre croisées où Aladdin l’avoit invité à monter, qu’il en eut vu les ornemens, et sur-tout qu’il