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CONTES ARABES.

sultanes, la foule néanmoins fut d’autant moins grande à les voir passer, qu’elles étoient voilées, et qu’un surtout convenable couvroit la richesse et la magnificence de leurs habillemens. Pour ce qui est d’Aladdin, il monta à cheval ; et après être sorti de sa maison paternelle, pour n’y plus revenir, sans avoir oublié la lampe merveilleuse, dont le secours lui avoit été si avantageux pour parvenir au comble de son bonheur, il se rendit publiquement à son palais avec la même pompe qu’il étoit allé se présenter au sultan le jour de devant.

Dès que les portiers du palais du sultan eurent aperçu la mère d’Aladdin qui venoit, ils en avertirent le sultan. Aussitôt l’ordre fut donné aux troupes de trompettes, de timbales, de tambours, de fifres et de hautbois qui étoient déjà postées en différens endroits des terrasses du palais ; et en un moment l’air retentit de fanfares et de concerts qui annoncèrent la joie à toute la ville. Les marchands