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LES MILLE ET UNE NUITS,

Alors Aladdin prit la parole : « Sire, dit-il, je reçois les honneurs que votre Majesté me fait, parce qu’elle a la bonté et qu’il lui plaît de me les faire ; mais elle me permettra de lui dire que je n’ai point oublié que je suis né son esclave, que je connois la grandeur de sa puissance, et que je n’ignore pas combien ma naissance me met au-dessous de la splendeur et de l’éclat du rang suprême où elle est élevée. S’il y a quelque endroit, continua-t-il, par où je puisse avoir mérité un accueil si favorable, j’avoue que je ne le dois qu’à la hardiesse qu’un pur hasard m’a fait naître, d’élever mes yeux, mes pensées et mes désirs jusqu’à la divine princesse qui fait l’objet de mes souhaits. Je demande pardon à votre Majesté de ma témérité ; mais je ne puis dissimuler que je mourrois de douleur, si je perdois l’espérance d’en voir l’accomplissement. »

« Mon fils, répondit le sultan en l’embrassant une seconde fois, vous me feriez tort de douter un seul mo-