Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VI.djvu/55

Cette page a été validée par deux contributeurs.
47
CONTES ARABES.

laddin fit un récit très-exact à son fils de tout ce que le sultan lui avoit dit, et des conditions auxquelles il consentiroit au mariage de la princesse sa fille avec lui. En finissant : « Mon fils, lui dit-elle, il attend votre réponse ; mais entre nous, continua-t-elle en souriant, je crois qu’il attendra long-temps. »

« Pas si long-temps que vous croiriez bien, ma mère, reprit Aladdin ; et le sultan se trompe lui-même s’il a cru, par ses demandes exorbitantes, me mettre hors d’état de songer à la princesse Badroulboudour. Je m’attendois à d’autres difficultés insurmontables, ou qu’il mettroit mon incomparable princesse à un prix beaucoup plus haut ; mais à présent je suis content, et ce qu’il me demande est peu de chose en comparaison de ce que je serois en état de lui donner pour en obtenir la possession. Pendant que je vais songer à le satisfaire, allez nous chercher de quoi dîner, et laissez-moi faire. »