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CONTES ARABES.

princesse ma fille ; mais comme je ne puis la marier que je ne sache l’avantage qu’elle y trouvera, vous direz à votre fils que j’accomplirai ma parole, dès qu’il m’aura envoyé quarante grands bassins d’or massif, pleins à comble des mêmes choses que vous m’avez déjà présentées de sa part, portés par un pareil nombre d’esclaves noirs, qui seront conduits par quarante autres esclaves blancs, jeunes, bien faits et de belle taille, et tous habillés très-magnifiquement : voilà les conditions auxquelles je suis prêt à lui donner la princesse ma fille. Allez, bonne femme, j’attendrai que vous m’apportiez sa réponse. »

La mère d’Aladdin se prosterna encore devant le trône du sultan, et elle se retira. Dans le chemin, elle rioit en elle-même de la folle imagination de son fils. « Vraiment, disoit-elle, où trouvera-t-il tant de bassins d’or, et une si grande quantité de ces verres colorés pour les remplir ? Retournera-t-il dans le souterrain dont l’entrée est bouchée,