inconnu, dont il supposoit que la fortune devoit être beaucoup au-dessous de la plus médiocre.
Le grand visir n’hésita pas à s’expliquer au sultan sur ce qu’il en pensoit. « Sire, lui dit-il, il me semble qu’il y a un moyen immanquable pour éluder un mariage si disproportionné, sans qu’Aladdin, quand même il seroit connu de votre Majesté, puisse s’en plaindre : c’est de mettre la princesse à un si haut prix, que ses richesses, quelles qu’elles puissent être, ne puissent y fournir. Ce sera le moyen de le faire désister d’une poursuite si hardie, pour ne pas dire si téméraire, à laquelle sans doute il n’a pas bien pensé avant de s’y engager. »
Le sultan approuva le conseil du grand visir. Il se tourna du côté de la mère d’Aladdin ; et après quelques momens de réflexion : « Ma bonne femme, lui dit-il, les sultans doivent tenir leur parole ; je suis prêt à tenir la mienne, et à rendre votre fils heureux par le mariage de la