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LES MILLE ET UNE NUITS,

mettre que son fils se retirât du palais, et qu’il retournât auprès de lui, en prenant pour prétexte qu’il n’étoit pas juste que la princesse fût exposée un moment de plus à une persécution si terrible pour l’amour de son fils.

Le grand visir n’eut pas de peine à obtenir ce qu’il demandoit. Dès ce moment le sultan qui avoit déjà résolu la chose, donna ses ordres pour faire cesser les réjouissances dans son palais et dans la ville, et même dans toute l’étendue de son royaume, où il fit expédier des ordres contraires aux premiers ; et en très-peu de temps toutes les marques de joie et de réjouissances publiques cessèrent dans toute la ville et dans le royaume.

Ce changement subit et si peu attendu, donna occasion à bien des raisonnemens différens : on se demandoit les uns aux autres d’où pouvoit venir ce contre-temps ; et l’on n’en disoit autre chose, sinon qu’on avoit vu le grand visir sortir du palais, et se retirer chez lui accompa-