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CONTES ARABES.

rée sur d’autres sujets indifférens, Cogia Houssain voulut prendre congé. Ali Baba l’arrêta.

« Seigneur, dit-il, où voulez-vous aller ? Je vous prie de me faire l’honneur de souper avec moi. Le repas que je veux vous donner est beaucoup au-dessous de ce que vous méritez ; mais, tel qu’il est, j’espère que vous l’agréerez d’aussi bon cœur que j’ai intention de vous le donner. »

« Seigneur Ali Baba, reprit Cogia Houssain, je suis très-persuadé de votre bon cœur ; et si je vous demande en grâce de ne pas trouver mauvais que je me retire sans accepter l’offre obligeante que vous me faites, je vous supplie de croire que je ne le fais ni par mépris, ni par incivilité, mais parce que j’en ai une raison que vous approuveriez si elle vous étoit connue. »

« Et quelle peut être cette raison, Seigneur, reprit Ali Baba ? Peut-on vous la demander ? »

« Je puis la dire, répliqua Cogia Houssain : c’est que je ne mange ni