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LES MILLE ET UNE NUITS,

laissa pas néanmoins de s’excuser, et de faire semblant de prendre congé du fils ; mais comme l’esclave d’Ali Baba venoit d’ouvrir, le fils le prit obligeamment par la main, et en entrant le premier, il le tira et le força en quelque manière d’entrer, comme malgré lui.

Ali Baba reçut Cogia Houssain avec un visage ouvert, et avec le bon accueil qu’il pouvoit souhaiter. Il le remercia des bontés qu’il avoit pour son fils. « L’obligation qu’il vous en a, et que je vous en ai moi-même, ajouta-t-il, est d’autant plus grande, que c’est un jeune homme qui n’a pas encore l’usage du monde, et que vous ne dédaignez pas de contribuer à le former. »

Cogia Houssain rendit compliment pour compliment à Ali Baba, en lui assurant que si son fils n’avoit pas encore acquis l’expérience de certains vieillards, il avoit un bon sens qui lui tenoit lieu de l’expérience d’une infinité d’autres.

Après un entretien de peu de du-