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LES MILLE ET UNE NUITS,

les avoit amenés. La chose ainsi terminée de la manière que je l’avois méditée, je revins dans la cuisine, j’éteignis la lampe ; et avant que je me couchasse, je me mis à examiner tranquillement par la fenêtre quel parti prendroit le faux marchand d’huile. Au bout de quelque temps, j’entendis que pour signal il jeta de sa fenêtre de petites pierres qui tombèrent sur les vases. Il en jeta une seconde et une troisième fois ; et comme il n’aperçut ou n’entendit aucun mouvement, il descendit ; et je le vis aller de vase en vase jusqu’au dernier ; après quoi l’obscurité de la nuit fit que je le perdis de vue. J’observai encore quelque temps ; et comme je vis qu’il ne revenoit pas, je ne doutai pas qu’il ne se fût sauvé par le jardin, désespéré d’avoir si mal réussi. Ainsi, persuadée que la maison étoit en sûreté, je me couchai. »

En achevant, Morgiane ajouta :

« Voilà quelle est l’histoire que vous m’avez demandée, et je suis convaincue que c’est la suite d’une ob-