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CONTES ARABES.

ment étonnant qui étoit arrivé chez lui pendant qu’il dormoit, au sujet duquel Morgiane n’avoit pas jugé à propos de l’éveiller, avec d’autant plus de raison, qu’elle n’avoit pas de temps à perdre dans le temps du danger, et qu’il étoit inutile de troubler son repos, après qu’elle l’eut détourné.

Lorsqu’il revint des bains, et qu’il rentra chez lui, le soleil étoit levé. Ali Baba fut si surpris de voir encore les vases d’huile dans leur place, et que le marchand ne se fût pas rendu au marché avec ses mulets, qu’il en demanda la raison à Morgiane qui lui étoit venue ouvrir, et qui avoit laissé toutes choses dans l’état où il les voyoit, pour lui en donner le spectacle, et lui expliquer plus sensiblement ce qu’elle avoit fait pour sa conservation.

« Mon bon maître, dit Morgiane en répondant à Ali Baba, Dieu vous conserve, vous et toute votre maison ! Vous apprendrez mieux ce que vous desirez de savoir, quand vous aurez