nous serons dans un tel endroit. »
À ces paroles, Baba Moustafa fit le difficile.
« Oh, oh, reprit-il, vous voulez donc me faire faire quelque chose contre ma conscience, ou contre mon honneur ? »
En lui mettant une autre pièce d’or dans la main : « Dieu garde, reprit Morgiane, que j’exige rien de vous, que vous ne puissiez faire en tout honneur. Venez seulement, et ne craignez rien. »
Baba Moustafa se laissa mener ; et Morgiane, après lui avoir bandé les yeux avec un mouchoir à l’endroit qu’elle avoit marqué, le mena chez défunt son maître, et elle ne lui ôta le mouchoir que dans la chambre où elle avoit mis le corps, chaque quartier à sa place. Quand elle le lui eut ôté : « Baba Moustafa, dit-elle, c’est pour vous faire coudre les pièces que voilà, que je vous ai amené. Ne perdez pas de temps ; et quand vous aurez fait, je vous donnerai une autre pièce d’or. »