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CONTES ARABES.

un sujet d’affliction pour vous d’autant plus grand que vous vous y attendiez moins. Quoique le mal soit sans remède, si quelque chose néanmoins est capable de vous consoler, je vous offre de joindre le peu de bien que Dieu m’a envoyé au vôtre, en vous épousant, et en vous assurant que ma femme n’en sera pas jalouse, et que vous vivrez bien ensemble. Si la proposition vous agrée, il faut songer à faire en sorte qu’il paroisse que mon frère est mort de sa mort naturelle ; et c’est un soin dont il me semble que vous pouvez vous reposer sur Morgiane, et j’y contribuerai de mon côté de tout ce qui sera en mon pouvoir. »

Quel meilleur parti pouvoit prendre la veuve de Cassim, que celui qu’Ali Baba lui proposoit, elle qui, avec les biens qui lui demeuroient par la mort de son premier mari, en trouvoit un autre plus riche qu’elle ; et qui, par la découverte du trésor qu’il avoit faite, pouvoit le devenir davantage ? Elle ne refusa pas le